Du rêve à la réalité

Comment j’ai intégré la Marine Royale

Introduction

Il est des destins qui naissent loin des flots, dans les replis secrets de la terre. Mon histoire ne commence pas sur les quais ni dans les embruns, mais dans les vallées profondes de Taza, là où le vent joue avec les enfants et les montagnes veillent sur les troupeaux. Pourtant, un jour, la mer m’a appelé. Et cette voix, je l’ai suivie jusqu’à devenir marin.

1. Enfance terrienne : le vent de Taza

Je n’ai pas grandi, comme Chateaubriand à Saint-Malo, bercé par les vagues et les goélands. Mon enfance fut celle d’un pâtre, gardien de chèvres et de moutons, dans la campagne de Taza. Le ciel, tantôt bleu limpide, tantôt fermé comme une porte de mystère, dominait la montagne du Tazekka. Le vent, espiègle compagnon de mes jeux, me liait à la terre plus qu’à l’eau.

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2. Le choc de l’appel : la mer comme révélation

Un jour, la mer s’est imposée à moi comme une fulgurance. Un regard sur l’immensité, et tout bascule. Je n’avais que dix-huit ans lorsque je fus enrôlé dans la Marine Royale. Sous une pluie battante, je débarquais à Casablanca. Le regard que je portais sur le monde changea : du vertical des montagnes au mouvement perpétuel de l’horizon marin.

3. Premiers frissons : la mer comme amante

La mer, que je n’avais connue qu’à travers l’écran figé du cinéma de mon village, se révélait dans sa vérité sonore et mouvante. Le flux et le reflux de la rade militaire me bouleversaient. Je fus séduit, frappé par le coup de foudre. Chaque gouttelette, chaque éclaboussure me liait davantage à cet Océan au tempérament changeant. Malgré la rigueur de la formation militaire, je conservais une sensibilité intacte à l’air marin, à ses parfums vivifiants.

4. Navigation de plaisance : une passion parallèle

Je choisis, sans hésiter, de suivre une formation en navigation de plaisance. La mer devenait ma fiancée. Je rêvais de l’épouser, de la parcourir, de la comprendre.

5. Casablanca : lucarne vers le grand large

La rade de Casablanca, bercée par les vagues, ne me suffisait plus. Je voulais le grand large, au-delà des balades côtières des plaisanciers. Ce désir me poussa à découvrir les grands navigateurs : Éric Tabarly, Florence Arthaud, et bien d’autres.

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6. Lecture et rêve : nourrir l’appel

Je consacrais le plus clair de mon temps à lire leurs récits, à m’imprégner de leur passion. Le rêve devenait réalité, fusionnant avec mon être. Et toujours, ce souvenir intense : ma première traversée entre Casablanca et Mohammedia, frisson intact malgré les années.

Conclusion

De la terre de Taza aux vagues de l’Atlantique, mon parcours est celui d’un homme qui a répondu à l’appel de l’eau. La Marine Royale fut le pont entre mon enfance terrienne et ma vie de marin. Aujourd’hui encore, chaque souffle du vent marin me rappelle que le rêve, lorsqu’il est suivi avec ferveur, devient réalité.

Mots-clés

Marine Royale, navigation, Taza, Casablanca, vocation maritime, enfance, rêve, mer, Eric Tabarly, Florence Arthaud, navigation de plaisance, Atlantique, formation militaire

Catégories

  • Autobiographie
  • Navigation et mer
  • Marine Royale
  • Récit de vie
  • Passion et vocation
  • Culture maritime
  • Maroc profond

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